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Et si l'Afrique était un autre monde
Et si l'Afrique était un autre monde
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3 septembre 2007

Théophile Kouamouo édifie les résistants du Sud-Comoé

Conférence-dédicace. Invité par la coalition des résistants du Sud-Comoé à la Mairie de Bonoua, Théophile Kouamouo, Rédacteur en chef de «Le Courrier d’Abidjan» et auteur du livre «La recolonisation de l’Afrique : Le cas de la Côte d’Ivoire» a donné les motivations profondes qui l’ont amené à publier cet ouvrage.

Sortie officiellement il y a quelques semaines, l’œuvre de Théophile Kouamouo, «La recolonisation de l’Afrique : Le cas de la Côte d’Ivoire» continue de faire son petit bonhomme de chemin. Le samedi 1er septembre, cet ouvrage était au centre d’une conférence-dédicace organisée par le mouvement patriotique, la Coalition des résistants du Sud-Comoé (CORESUDCO) à la Mairie de Bonoua, une ville située à 60 Km du District d’ Abidjan.

Au cours de cette messe, le conférencier a épilogué sur les motivations profondes qui l’ont amené à écrire ce chef-d’œuvre qui permet de comprendre d’une certaine façon la crise en Côte d’Ivoire, mieux la spirale de violences et les nombreux foyers de guerre qui continuent de s’embraser en Afrique.

«Au moment où la crise a commencé, j’étais un journaliste de France. Donc au début de la crise j’étais à Yamoussoukro avec l’armée française, puis à Bouaké avec la même armée française. Et ce qui aurait pu être compliqué et interprété au départ a été très clair pour moi (…) et très vite j’ai compris que dans cette crise il y avait un enjeu pour l’ancienne puissance coloniale. Quand nous étions à Bouaké, nous nous sommes rendu compte que de manière très claire que c’étaient les militaires français et quelques hommes en civile(français) qui fournissaient quelques services en matière idéologique à la rébellion. Ils leur fournissaient notamment des journalistes qui devaient leur permettre de faire leur propagande ; ils les organisaient au moment où ils disaient encore qu’ils n’avaient aucun contact avec la rébellion. Donc dès la fin septembre 2002, il était évident pour moi que la France et la rébellion avaient partie liée. Mais en fait, on ne savait pas jusqu’où allait cette logique», a révélé Théophile Kouamouo. La recherche de l’aboutissement de cette logique va pour ainsi dire conduire l’auteur de «La Recolonisation de l’Afrique : le cas de la Côte d’Ivoire» à mener plus d’investigations. De fil en aiguille, les choses ont commencé à se préciser pour lui. «On pouvait imaginer que c’était juste pour faire un coup d’Etat et s’en aller. Mais les choses se sont précisées à un tel point qu’il m’a semblé évident que ce n’était plus une histoire de coup d’Etat, mais une histoire à plus long termes de recolonisation de l’Afrique», a-t-il poursuivi.

Le noeud gordien commençait à se dénouer pour lui. La métropole française a décidé d’affaiblir l’Etat de Côte d’Ivoire afin de mieux gérer les richesses de ce pays. De la sorte, la souveraineté de ce pays acquise depuis 1960 venait ainsi d’être mise à mal. «J’ai eu cette conviction pour de nombreuses raisons. La première, c’est ce qu’on a appelé la déplanification exceptionnelle de la Côte d’Ivoire à partir de Linas-Marcoussis. On avait l’impression qu’il fallait mettre à mort l’Etat de Côte d’Ivoire pour lui substituer un Etat fantoche plus ou moins dirigé par la France à travers des instruments comme l’ONU par la suite, ou bien comme le gouvernement de réconciliation nationale au départ. On s’est rendu compte qu’en fait l’objectif même ce n’était pas seulement de faire partir le Président en place, mais d’établir une gouvernance internationale en Côte d’Ivoire», a dévoilé Théophile Kouamouo.

Encore qu’au regard des autres crises qui traversent le continent notamment au Congo Kinshassa, en Sierra-Léone, ou même au Soudan, où il y a une forte présence de missions onusiennes, cette évidence saute aux yeux. L’occident veut toujours avoir la mainmise sur l’Afrique qui est la première pourvoyeuse de matières premières et autres richesses afin de continuer à diriger le monde. L’enjeu étant ainsi mis à nu, Théophile Kouamouo s’est interrogé de savoir comment les Africains peuvent empêcher ce péril.

Le premier rempart préconisé par l’auteur contre la re-colonisation de l’Afrique est l’amélioration de la cohésion à travers les instruments démocratiques et au point de vue médiatique, il importe pour les Africains de converser à travers des médias puissants comme le font les Arabes à travers la chaîne satellitaire Al Jazira. A tout cela, a-t-il poursuivi, il faut un leader et pour Kouamouo, l’Afrique du Sud est à même de jouer ce rôle clé.

Roger Kassé (Journaliste, "Le Courrier d'Abidjan")

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