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Et si l'Afrique était un autre monde
Et si l'Afrique était un autre monde
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1 août 2007

Yamoussoukro au rythme de «la flamme de la paix» de Bouaké

22 heures. Les rues de Yamoussoukro sont bondées de monde ce dimanche 29 juillet. Ambiance inhabituelle pour cette fin de week-end. «C’est à cause de l’évènement de Bouaké qu’il y a autant de personnes ce soir dans les rues. Sinon, les jours ordinaires nous ne travaillons pas le dimanche soir ; car il y a peu de clients puisque le lendemain est jour deP1000788 travail», explique Virginie Kouassi, tenancière de maquis.

Les restaurants de la «cité aux milles lumières», n’ont pas fermés ce jour. De toute part l’on peut entendre de la musique.

Yamoussoukro est devenu un point de chute. Bonne affaire donc, pour les vendeurs d’articles et produits divers.

Habib Diallo, tient un kiosque à café. Il sert à volonté – et avec le sourire – la multitude de clients qui insistent pour se faire servir. «Aujourd’hui c’est un bon jour !», lance-t-il pour traduire combien les affaires marchent pour lui ce soir là.

Dans les maquis et autres restaurants, les dernières sonorités musicales à la mode sont jouées en boucle. «Comme nous savons que la majeure partie de ceux que nous allons recevoir viennent d’Abidjan, nous avons fait en sorte qu’ils ne soient pas dépaysés», explique Edmond K, propriétaire du maquis «Prunelle».

Une vingtaine de véhicules est stationné. Les plaques d’immatriculations varient d’une voiture à une autre. Tantôt jaunes, tantôt banalisées et souvent oranges pour rappeler qu’ «il y a dans le coin des diplomates».

Les clients venants d’Abidjan pour Bouaké semblent satisfaits. «Nous avons fait un long chemin depuis Abidjan et nous faisons juste le temps d’une pause pour manger, nous désaltérer et nous reposer afin de repartir le lendemain matin très tôt», affirme H.T, militaire. Il fait partie de la garde présidentielle. «Nous sommes heureux que Yamoussoukro ait pu nous accueillir», ajoute-t-il.

Afin de satisfaire tout ce monde, les tenanciers de maquis et autres propriétaires de restaurants – huppés comme modestes – n’ont rien négligés. «Nous avons doublé nos provisions habituelles. Moi, j’ai commandé un surplus de 50 casiers de bière de sorte qu’il n’y ait pas de rupture de stock», témoigne Idrissa Diaby. «Pour ma part j’ai commandé deux fois plus de poulets et de poissons que d’habitude. Et j’ai engagé d’autres serveuses juste pour aujourd’hui et demain lundi. Ceci afin de ne pas être débordée», témoigne Hortense Dadié, propriétaire de restaurant.

Hôtels et transports en commun dans la danse

Ceux qui ont effectué le déplacement ce dimanche 29 juillet ont pu se rendre compte de la difficulté – voire l’impossibilité – à trouver une chambre d’hôtel. Depuis les hôtels les plus huppés – et certainement les plus connus – aux chambres de passe de fortunes. «Tous sont occupés». «Depuis le jeudi, nous n’avons plus de place chez nous», confirme Alain G, réceptionniste dans un hôtel deux étoiles de la capitale politique. «Nous avons l’habitude de vivre des évènements ici à Yamoussoukro. Mais celui de Bouaké est unique. Jamais nous n’avons été aussi débordés», avoue t-il.

Minuit et demi. Les klaxons de cars et autres taxis se font entendre. Personne ne veut rater cette occasion unique de se faire beaucoup d’argents. Dehors, les fêtards sont nombreux. De même que ceux qui continuent d’arriver des autres villes de la Côte d’Ivoire pour Bouaké. Les gares sont encore mouvementées pour accueillir les arrivants, mais également ceux qui souhaitent coûte que coûte rejoindre Bouaké avant le lever du soleil. Et cela n’est pas fait pour déplaire les transporteurs. «Tant qu’ils y a des gens pour effectuer un voyage, nous sommes prêt à les déposer. De toutes les façons nous nous sommes préparés pour cela», précise Dramane Koné chauffeur d’un minibus qui assure la liaison Yamoussoukro-Bouaké. Comme lui, la plupart des chauffeurs ont fait le plein d’essence. Et ce afin de pouvoir faire plusieurs allers et retours la nuit, même quand les stations d’essence fermeront. «Il en sera ainsi jusqu’à ce que la cérémonie du «bûcher de la paix» prenne fin et que les milliers de participants retournent chez eux ».

A coup sûr Yamoussoukro plus que Bouaké aura bénéficier de cette cérémonie qui marque la réconciliation et la réunification définitive de la Côte d’Ivoire. C’est véritablement la preuve que le secteur économique d’un pays ne ‘‘danse’’ qu’au rythme de la stabilité de celui-ci. Et les commerçants de Yamoussoukro n’en diront pas le contraire.

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